Joseph était désormais un beau jeune homme, à l’allure bien faite, qui faisait tourner les têtes de bien des minettes, lors des soirées privées de la « jetset »… Or, un soir, Madame Putiphar le prit à part et, d’un air navré, lui avoua sous le sceau du secret, qu’au plumard, le sieur Putiphar était un vrai tocard, et d’ajouter en prenant une pose des plus osées, qu’elle se désespérait de trouver un jour un gigolo qui la fasse enfin « grimper aux rideaux ».
Encouragée par le manque de réaction de Joseph, elle fit alors glisser sa robe et se jeta entièrement nue sur le garçon qui tombait des nues. Agrippée à son cou, elle ne cessait de lui susurrer des mots doux, lorsque, brusquement, au comble du désir, avec une force insoupçonnée, elle le fit basculer sur le lit et s’assit à califourchon sur lui.
— Prends-moi, mon bel Hébreu ! Je te veux !! criait-elle.
Joseph tenta bien de se dégager, mais ses mouvements ne faisaient qu’amplifier l’excitation de la maitresse de maison qui ne cessait de hurler des obscénités.
Aux choses de l’amour, Joseph était d’une telle naïveté, qu’il ne lui serait jamais venu à l’idée de cocufier son maitre. Aussi, pour s’échapper des griffes de la pesante Messaline, ne trouva-t-il rien de mieux que de lui adresser un violent coup de tête sur le nez. Ce geste maladroit et, pour le moins, déplacé eut pour effet de calmer l’excitée mais, furieuse de se voir ainsi humiliée, elle s’en fut, l’appendice en charpie, raconter à son mari qu’elle venait d’être molestée par Joseph qui avait tenté de la forcer.
… En apprenant la nouvelle, l’officier se sentit pousser les incontournables attributs, inhérents à son nouveau statut. Aussi, pour laver l’affront qui venait de lui être fait et pour calmer son courroux, envoya-t-il, sans coup férir, l’impudent au trou.